Reste la description. La phase la plus délicate.
Comment dire ça de manière élégante ? Mon truc, ce sont les injonctions chuchotées à l’oreille pendant l’amour, une main agrippant mes cheveux pour faire ployer ma nuque ou même, dans une certaine mesure, la contrainte physique. Mes goûts me portent vers ce que l’on appelle le B.D.S.M. Quatre lettres qui font un peu peur, mais qui, quand on creuse un peu, révèlent tout un tas de perspectives intéressantes. Suffisamment intéressantes pour que j’ai envie de creuser la question : je voudrais savoir si j’aime être dominée. Et pour obtenir ma réponse, j’ai besoin de croiser la route d’un dominant. Problème : je ne sais pas comment mettre la main sur un tel spécimen. D’où mon inscription sur cette application de rencontre.
Je tape rapidement les mots suivants :
Je suis une novice et cherche à vivre une première expérience avec un dominant. Personne pas sérieuse s’abstenir.
Voilà. Simple. Basique.
J’ajoute quelques hashtags, dont le fameux #bdsm, puis je paramètre mes préférences avec une limite d’âge à 40 ans. Il faut quand même que je puisse désirer le corps de mon amant et je me vois mal avoir une relation avec un « vieux ». L’exigence n’est pas un défaut.
Voilà, il n’y a plus qu’à attendre qu’un candidat sérieux se manifeste. Je désactive les notifications, mets mon smartphone en veille et reprends le cours de ma soirée. On verra demain si mon annonce a porté ses fruits.